Depuis le 27 juillet 2023, une nouvelle réglementation modifie les délais de résiliation des baux en cas d’impayés de loyers. Ce changement, introduit par la loi n°2023-668, a pour objectif de simplifier et d’accélérer les démarches des propriétaires tout en maintenant des protections pour les locataires. Voici un décryptage des principaux points de cette réforme et de ses implications.
Un délai réduit pour régulariser les impayés
La nouvelle loi réduit le délai dont dispose un locataire pour régler ses arriérés de loyer. Ce délai, auparavant fixé à deux mois, passe désormais à six semaines pour les baux signés après le 28 juillet 2023. Si le locataire ne régularise pas sa situation dans ce laps de temps, la clause de résiliation de plein droit du bail peut être activée, autorisant ainsi le propriétaire à engager une procédure d’expulsion.
Une application limitée aux nouveaux contrats
Il est important de noter que cette mesure ne concerne que les baux conclus à partir du 28 juillet 2023. Pour les contrats signés avant cette date, le délai de deux mois reste applicable. Ce choix repose sur le principe de non-rétroactivité des lois, un fondement juridique essentiel. Ce principe a été confirmé par la Cour de cassation dans une décision rendue le 13 juin 2024, qui stipule que les dispositions d’une nouvelle loi ne peuvent pas être appliquées à des contrats ou des situations antérieures à son entrée en vigueur.
Les conséquences pour les parties prenantes
Pour les locataires
Les locataires qui ont signé leur bail après le 28 juillet 2023 doivent être particulièrement attentifs à ce nouveau délai. Désormais, ils ne disposent que de six semaines pour régulariser leurs impayés avant que le propriétaire ne puisse résilier le bail. En revanche, ceux ayant signé leur contrat avant cette date bénéficient toujours du délai de deux mois, leur offrant une marge de manœuvre plus confortable.
Pour les propriétaires
La nouvelle réglementation permet aux propriétaires de réagir plus rapidement en cas de loyers impayés, ce qui peut s’avérer crucial pour éviter des pertes financières importantes. Toutefois, il est essentiel de vérifier la date de signature du bail avant d’entamer toute procédure. Une erreur dans l’application du délai pourrait entraîner l’annulation de la résiliation et compliquer les démarches judiciaires.
La position de la Cour de cassation
Dans sa décision du 13 juin 2024, la Cour de cassation a clairement établi que la loi n°2023-668 ne s’applique pas rétroactivement. Les locataires qui ont signé leur bail avant l’entrée en vigueur de cette loi continuent de bénéficier d’un délai de deux mois pour régler leurs impayés. En revanche, ceux soumis à des contrats récents doivent respecter les nouvelles règles et agir dans un délai plus court.
Ce qu’il faut retenir
Cette réforme introduit un cadre différencié selon la date de signature des baux :
Pour les baux signés avant le 28 juillet 2023, les locataires disposent toujours de deux mois pour régulariser leurs arriérés.
- Pour les baux signés après cette date, le délai est réduit à six semaines.
Cette distinction impose aux propriétaires de rester vigilants et de vérifier la date de leurs contrats avant d’entamer des démarches en cas d’impayés.
Un cadre juridique à maîtriser
En conclusion, la réduction des délais de résiliation pour impayés marque un tournant pour les relations entre propriétaires et locataires. Si cette mesure vise à fluidifier les démarches en cas de non-paiement des loyers, elle impose également une vigilance accrue pour les deux parties. Les locataires doivent être informés de leurs nouvelles obligations, tandis que les propriétaires doivent s’assurer d’appliquer correctement les nouvelles règles en fonction des spécificités de leur contrat.
Pour toute question ou accompagnement personnalisé sur la gestion des baux, n’hésitez pas à contacter AGENCE RG, vos experts immobiliers à Vaucresson, Garches et Saint-Cloud. Notre équipe se tient à votre disposition pour vous conseiller et sécuriser vos démarches.